Cinq lettres pour ma mère
Nizar Kabbani (poète syrien)
(Traduction, le texte original est en bas)
Bonjour la belle
bonjour ma belle sainte
deux ans se sont écoulé, ma mère,
depuis que ton fils a pris la mer
pour son voyage mythique
et qu'il a caché dans ses valises
le matin vert de son pays,
ses étoiles, ses rivières et toutes ses fleurs rouges
et il a caché dans ses vêtements
des bouquets de menthe et de thym
et du lilas de Damas
et seul je suis
la fumée de ma cigarette s'ennuie
ma chaise en a marre de moi !
Mes tristesses sont des oiseaux
qui cherchent un champs.
J'ai connue des femmes d'Europe
J'ai connue des sentiments et ciment et de bois
et j'ai connu la civilisation de la lassitude
J'ai parcouru l'Inde, j'ai parcouru de « Sinde *» et le monde jaune
et j'ai pas pu trouver
une femme pour peigner mes cheveux blonds
Et qui m'apporte dans ses sacs
des poupées de sucre,
qui m'habille quand je me trouve nu,
Et qui me relève quand je trébuche
Oh ma mère !
Oh ma mère !
Je suis le fils qui a pris la mer,
et qui reste encore dans sa mémoire
vit la poupée de sucre
alors comment, comment oh ma mère
Je suis devenu père
sans que je grandisse ?
* * *
Aies le BONJOUR de Madrid,
Comment va Foulla** ?
Je te la confie ma mère,
cette fillette qui est fillette.
Elle a été la préférée de mon père
qu'il gâtait comme sa propre fille,
avec qui il partageait son repas
le manger et le boire,
et qu'il couvrait par son attention.
Mon père est mort,
mais elle vit encore avec l'espoir qu'il revienne.
Elle le cherche encore,
Elle demande « il est où son journal ,
il est où sa cap? »
et elle demande quand arrive l'été,
si le turquois de ses yeux va réapparaître
pour que retombe autour des ses mains
des dinars en or,
mes salutations !
* * *
Salutations,
à la maison qui nous a abreuvé d'Amour et et de sensibilité,
à tes fleurs blanches ... bonheur de la place de l'étoile,
a mon bureau,
à mes livres,
aux enfants de notre quartier,
et aux mûrs que nous avons remplis
par le chaos de nos écrits,
a des chats paresseux
qui dormaient sur les bords de nos fenêtres,
à la plante montante , sur la fenêtre de notre voisine.
Deux ans se sont écoulé oh ma mère
et le visage de Damas en nous
est tel un oiseau qui bas ses ailes dans nos poitrines
qui agitent les rideaux
et qui piquent doucement les pointes de nos doigts.
Deux ans se sont écoulés oh ma mère
et le visage de Damas,
le jasmin de Damas,
et les maison de Damas
résident dans nos pensées.
Ses minarets éclairent nos vaisseaux
comme si les minarets de « Al Amaoui ***»
ont été implantées en nous !
Comme si les pépinières de pommiers
parfument notre conscience !
Comme si les lumières et les pierres,
se sont déplacées toutes avec nous !
Juillet est arrivé oh ma mère
et la tristesse est arrivée avec, m'apportant ses cadeaux,
et laissant à ma fenêtre,
ses larmes, ses plaintes.
Juillet est arrivé ,,elle est où Damas ?
Et il est où mon père et ses yeux ?
Où la soie de son regard,
Où est l'odeur de son café ?
Que le Miséricorde bénisse sa demeure !
Où sont les espaces de cette grande maison ?
Et où est passée sa douceur ?
Où sont ses escaliers ?
Et mes éclats de rire dans tous les coins?
Où est passée mon enfance qui s'est y déroulée ?
Où je tirais par la la queue d'un chat,
je mangeais par-ci de ces jardin,
et je cueilli ses fleurs !
Damas, oh Damas
Tu es la poésie
que nous avons dessinée sur nos paupières
Oh toi le bel enfant
que nous avons accroché par ses cheveux !
On s'est couché à ses genoux,
et on s'est dessous dans son amour
a tel point qu'on l'a assassiné !
*Sinde : Partie de l'actuel Inde
** Prénom qui veut dire Fleur, en arabe
*** Mosquée historique de Damas
خمس رسائل إلى أمي
صباحُ الخيرِ يا حلوه..
صباحُ الخيرِ يا قدّيستي الحلوه
مضى عامانِ يا أمّي
على الولدِ الذي أبحر
برحلتهِ الخرافيّه
وخبّأَ في حقائبهِ
صباحَ بلادهِ الأخضر
وأنجمَها، وأنهُرها، وكلَّ شقيقها الأحمر
وخبّأ في ملابسهِ
طرابيناً منَ النعناعِ والزعتر
وليلكةً دمشقية..
أنا وحدي..
دخانُ سجائري يضجر
ومنّي مقعدي يضجر
وأحزاني عصافيرٌ..
تفتّشُ –بعدُ- عن بيدر
عرفتُ نساءَ أوروبا..
عرفتُ عواطفَ الإسمنتِ والخشبِ
عرفتُ حضارةَ التعبِ..
وطفتُ الهندَ، طفتُ السندَ، طفتُ العالمَ الأصفر
ولم أعثر..
على امرأةٍ تمشّطُ شعريَ الأشقر
وتحملُ في حقيبتها..
إليَّ عرائسَ السكّر
وتكسوني إذا أعرى
وتنشُلني إذا أعثَر
أيا أمي..
أيا أمي..
أنا الولدُ الذي أبحر
ولا زالت بخاطرهِ
تعيشُ عروسةُ السكّر
فكيفَ.. فكيفَ يا أمي
غدوتُ أباً..
ولم أكبر؟
صباحُ الخيرِ من مدريدَ
ما أخبارها الفلّة؟
بها أوصيكِ يا أمّاهُ..
تلكَ الطفلةُ الطفله
فقد كانت أحبَّ حبيبةٍ لأبي..
يدلّلها كطفلتهِ
ويدعوها إلى فنجانِ قهوتهِ
ويسقيها..
ويطعمها..
ويغمرها برحمتهِ..
.. وماتَ أبي
ولا زالت تعيشُ بحلمِ عودتهِ
وتبحثُ عنهُ في أرجاءِ غرفتهِ
وتسألُ عن عباءتهِ..
وتسألُ عن جريدتهِ..
وتسألُ –حينَ يأتي الصيفُ-
عن فيروزِ عينيه..
لتنثرَ فوقَ كفّيهِ..
دنانيراً منَ الذهبِ..
سلاماتٌ..
سلاماتٌ..
إلى بيتٍ سقانا الحبَّ والرحمة
إلى أزهاركِ البيضاءِ.. فرحةِ "ساحةِ النجمة"
إلى تختي..
إلى كتبي..
إلى أطفالِ حارتنا..
وحيطانٍ ملأناها..
بفوضى من كتابتنا..
إلى قططٍ كسولاتٍ
تنامُ على مشارقنا
وليلكةٍ معرشةٍ
على شبّاكِ جارتنا
مضى عامانِ.. يا أمي
ووجهُ دمشقَ،
عصفورٌ يخربشُ في جوانحنا
يعضُّ على ستائرنا..
وينقرنا..
برفقٍ من أصابعنا..
مضى عامانِ يا أمي
وليلُ دمشقَ
فلُّ دمشقَ
دورُ دمشقَ
تسكنُ في خواطرنا
مآذنها.. تضيءُ على مراكبنا
كأنَّ مآذنَ الأمويِّ..
قد زُرعت بداخلنا..
كأنَّ مشاتلَ التفاحِ..
تعبقُ في ضمائرنا
كأنَّ الضوءَ، والأحجارَ
جاءت كلّها معنا..
أتى أيلولُ يا أماهُ..
وجاء الحزنُ يحملُ لي هداياهُ
ويتركُ عندَ نافذتي
مدامعهُ وشكواهُ
أتى أيلولُ.. أينَ دمشقُ؟
أينَ أبي وعيناهُ
وأينَ حريرُ نظرتهِ؟
وأينَ عبيرُ قهوتهِ؟
سقى الرحمنُ مثواهُ..
وأينَ رحابُ منزلنا الكبيرِ..
وأين نُعماه؟
وأينَ مدارجُ الشمشيرِ..
تضحكُ في زواياهُ
وأينَ طفولتي فيهِ؟
أجرجرُ ذيلَ قطّتهِ
وآكلُ من عريشتهِ
وأقطفُ من بنفشاهُ
دمشقُ، دمشقُ..
يا شعراً
على حدقاتِ أعيننا كتبناهُ
ويا طفلاً جميلاً..
من ضفائره صلبناهُ
جثونا عند ركبتهِ..
وذبنا في محبّتهِ
إلى أن في محبتنا قتلناهُ...
الشاعر : نزار قباني |
1 commentaire:
Il n'y a dans le premier texte aucune faute sauf
" ses sacs des poupées" qui est en fait "son sac",
" des femmes d'Europe" qui est en fait "les femmes d'Europe"
Bonne journée
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